Le Festival des Lanternes

L'Hana Matsuri (« la fête des fleurs » et l'anniversaire de Bouddha) est une fête bouddhiste se déroulant le 8 avril. Durant toute la journée, dans tous les temples bouddhistes au Japon, on verse sur les images ou statuettes de Bouddha un thé sucré que l'on nomme amacha ou alors une boisson appelée amazake.

Festival des lanternes

Tu sortais du boulot dans les environs de quatorze heures pour te diriger directement vers le métro le plus proche. Tu n'avais pas de temps à perdre aujourd'hui, parce que Isuzu avait prévu plein de choses apparemment. Tu n'avais pas eu envie de savoir ce qu'elle mojitait, de toute manière poser des questions n'aurait servi à rien puisqu'elle était capable de résister à n'importe quoi. Tu abandonnais tout simplement dans ces cas-là. Bien sûr, c'était le jour de tes 19 ans, alors sans doute qu'elle avait prévu un repas, un gâteau et des cadeaux, mais tu ne comprenais pas pourquoi elle faisait tant de mystères. Les mains dans les poches, les écouteurs dans les oreilles, tu arborais ton air naturellement énervé dans le métro, et tu sentais que personne n'avait envie de t'approcher ou te bousculer. Tant mieux. Avoir une tête de mal aimable au quotidien aidait en ce sens.

Ce n'était qu'en fin de journée, après avoir pris une douche, enfilé une tenue confortable mais sortable (Isuzu avait insisté sur le dernier mot) que tu l'attendais près de la porte d'entrée de votre appartement. Elle tenait sous son bras un paquet, mais tu n'étais pas sûr que ce soit ton cadeau, car ça ne ressemblait en rien à ça. Tu t'en fichais de toute façon, tu ne voulais rien. Elle t'avait dit que vous sortiez mais tu ne savais pas où exactement, tu suivais juste le mouvement. Tu reconnus facilement le chemin emprunté, celui-ci menait directement au Temple tenu par les Higurashi. Un haussement de sourcils suivit ton regard sur Isuzu, qui elle, affichait un air malicieux et un immense sourire. Que préparait-elle encore ?

En montant les escaliers menant au Sanctuaire, tu pris la peine de lever les yeux sur le ciel clair. Aujourd'hui était l'anniversaire de Bouddha, et tu savais que pour Isuzu, c'était très important, étant donné que son compagnon était bouddhiste. Elle prenait très à coeur l'enseignement de la sagesse, et surtout, elle adorait les histoires, folklores, légendes que racontaient sans se lasser le grand-père Higurashi. Ce dernier était d'ailleurs en train d'apporter des morceaux de papier à des personnes présentes, un petit emballage que tu reconnus dans les mains de ta cousine. « Ken, ce soir, on va laisser une lanterne s'envoler vers le ciel. Je veux que tu fasses un voeu, et qu'il soit pour toi. Et je veux que tu y croies aussi. » Elle afficha une petite moue boudeuse et tu te permettais de soupirer en passant ta main sur ta nuque. « Tu peux m'expliquer à quoi ça va servir ? » Sceptique et aimable comme toujours, mais heureusement, elle te connaissait par coeur. « Fais pas ta mauvaise tête, et pour une fois dans ta vie, souhaites quelque chose que tu veux du plus profond de ton être. » C'était bien difficile ça, tu avais déjà tout ce que tu voulais, tu ne voyais pas de quoi elle pouvait bien parler.

Tu y songeas alors plusieurs heures durant, le temps de te balader dans le Temple, pendant qu'Isuzu parlait avec des gens qu'elle connaissait. 19 ans ... Qu'est-ce que tu pourrais bien souhaiter ? Ta vie était satisfaisante, bien que tu aurais voulu plus d'action, une aventure palpitante, de nouvelles rencontres, mais il fallait que tu arrêtes de te projeter dans les livres et jeux vidéo que tu aimais. Tout ceci n'était que pure fiction. Impossible que ça se produise en vrai.

L’agitation était certaine ce jour-là, les gens courraient un peu partout, préparant moult éléments pour une certaine fête qui devait avoir lieu.
Umeko avait entendu des enfants en parler le matin alors qu’elle était près d’une rivière à se baigner, l’eau était froide, pas si désagréable.
Ils avaient semblé tout excités, parlant des vœux qu’ils voulaient faire près de l’arbre sacré non loin de là, elle les avait écoutés crier de joies, impatientes qu’ils étaient.
Elle avait quitté l’eau repartant près de la forêt, laissant ses cheveux lâchés sécher dans le vent frais qui soufflait.
Il était bientôt et voilà qu’elle était déjà lassée par des élucubrations. Peut-être cette fête serait-elle pour elle une occasion de récupérer deux ou trois biens assez intéressants pour être revendus sans remords aucun.
Peut-être aussi pourrait-elle souhaiter quelque chose, cela semblait être le cœur des festivités.

Son estomac gargouilla également, comme une protestation sourde à ses oublis de se nourrir, une deuxième raison de passer à cette fête le soir, il y avait toujours une abondance de nourriture à ces événements.
Calculant toutes possibilités, réfléchissant à comment repartir avec le plus de choses sans se faire repérer. Le visage fermé, elle marcha toute la journée, restant assez loin des gens qui allaient et venaient, ne se faisant pas remarquer, elle était dans un petit coin assez sombre et calme de la forêt prête à réussir ses objectifs.
Manger, boire, faire un vœu et récupérer de quoi gagner un peu d’argent, c’est à planifier sa soirée qu’elle passa sa journée assise sur le sol. Espérant passer quelque peu inaperçue, elle avait vêtu son kimono bleu et un nœud assorti dissimulait légèrement ses oreilles, elle serait peut-être assez discrète ainsi pour ne pas se faire chasser avant d’avoir pu faire quoi que ce soit.


Le soleil se dissimula à l’horizon, laissant place à une lune douce dans le ciel et à un sourire sur les lèvres d’Umeko, cette fête allait être sûrement amusante ! Peut-être que pour une fois elle serait apte à discuter avec quelqu’un sans qu’on ne la fasse partir.
Elle se remit à réfléchir à son souhait en prenant la direction du petit village, prête à se mêler à la foule avec enthousiasme. Elle passait par des petits coins discrets, toujours stressée de se faire repérer par quelqu’un, mais tout de même prête à suivre les gens pour aller faire son vœu.
Observant les visages heureux des gens elle ne pouvait qu’être heureuse même si elle ne connaissait personne, l’ambiance du lieu lui donnait envie de s’amuser à elle aussi. Malgré les risques, elle mit un pied hors de l’ombre se glissant dans la foule rapidement et explorant le petit village.



Halloween

Ton regard passait d'une personne à une autre. Tu t'étais isolé, quelque chose ne tournait pas rond chez toi depuis une bonne heure, mais tu ne comprenais pas quoi exactement, tu ne trouvais pas la source de ce malaise. Ton cœur battait vite, comme si tu venais de disputer un match de basketball coriace. Tu venais de poser tes fesses sur la petite barrière blanche en bois qui entourait l'immense arbre du sanctuaire, histoire de reprendre tes esprits quelques instants. Tu semblais perdu, des vertiges emmenaient ta concentration ailleurs, c'était comme si tu tombais à l'infini lorsque tu fermais les yeux, même une seconde. Peut-être que boire quelque chose te ferait du bien ... Tu te relevais alors avec cette idée en tête, un vertige semblait t'emmener loin de la réalité, alors que tes doigts pinçaient ton nez comme pour essayer de rester connecté au moment présent. Tu usais de toute la concentration dont tu étais capable pour marcher en direction de la petite foule rassemblée, tu voulais trouver Isuzu pour savoir si elle ne pouvait pas te donner quelque chose. Au pire des cas, tu rentrais à l'appartement ; tu ne te sentais pas rester toute la soirée dans un état pareil.

Tu te demandais où pouvait bien être ta cousine tandis que tes yeux balayaient les visages des gens sans les voir, tant tes yeux voyaient trouble. Alors que tu plongeais tes doigts dans ta poche pour y pêcher ton cellulaire, tu te rendais compte que tes mains étaient anormalement chaudes. Ton regard essayait de se poser sur l'écran, mais des taches noires se faufilaient devant ta vue, tu avais peut-être attrapé un coup de soleil cet après-midi au travail. Une insolation sur le chemin du retour ? Avec les températures excessives pour un printemps, ce ne serait pas étonnant mais tu n'étais pas du genre fragile pour autant. Tu pensais à tout sauf à ta destination en marchant, en titubant serait le terme plus exact, tu avais juste réussi à te perdre dans l'immense propriété des Higurashi. Tu ne t'étais jamais aventuré dans ce coin-là, et ce sentiment de mal-être ne cessait de grandir. À mesure que tu approchais d'une petite bâtisse plus isolée que les autres, religieusement scellée par des vieux bouts de papier arraché, tu avais de plus en plus chaud. Tu passais une main sur ton front, essuyant la fine pellicule de sueur qui commençait à s'y installer, et retirais ta veste de printemps en cuir pour espérer trouver un peu de fraîcheur dans le début de soirée. Rien n'y faisait, tu étouffais, de plus en plus, à chaque minute, à chaque seconde, c'était insupportable, tu manquais d'air … Ta vue se brouillait, ta conscience t'abandonnait alors qu'une voix résonnait dans ta tête "Venge-toi."

Tu te réveillais en sursaut, comme d'un mauvais rêve, comme d'un cauchemar qui t'avait poussé dans un état de transe important. Tu posais une main sur ton front, reprenant tes esprits peu à peu pour te rappeler que ta cousine devait sûrement te chercher. Tu décidais alors de te lever mais tu ne voyais absolument rien. C'était comme être dans une bulle d'obscurité, pas de lumière, pas de repères. Tu prenais alors ton portable et enclenchais le flash … Euh, tu étais où là ? Tout autour de toi, ça ressemblait à de la pierre, du lierre, quelques fleurs accrochées à la paroi ça et là, et sur le sol … Des os ? Tu reculais, choqué, dégouté, espérant que tout ceci ne soit qu'une vilaine blague. Ah, une blague, oui, c'était sûrement ça. "Bon ok ça vous amuse sûrement mais pas moi. Je suis où putain ?" Tu t'attendais à ce que ta cousine rit comme une bécasse mais seuls les sons de la nature te répondaient. Tu commençais clairement à stresser, et pourtant, ce n'était pas dans ta nature. "Putain sérieusement, je suis où." Ce n'était même plus une vraie question que tu posas à voix haute. Sans te démonter, tu trouvais un moyen de faire tenir ton téléphone dans la poche de ton jean noir à chaînes pour t'éclairer au mieux, puis tirais sur la végétation pour savoir si tu pouvais t'y fier pour grimper. Une fois sûr, tu escaladais.

Tout en haut, un contour carré en vieux bois, et une forêt environnante. C'était quoi ce bordel. Tu ne te souvenais pas comment tu avais atterri dans ce puits, ni d'avoir mis un jour un pied dans cette verdure incroyable. Tu fronçais les sourcils, encore plus que d'habitude, tout en posant tes fesses sur le rebord boisé du puits. Tu essayais de réfléchir sans trop paniquer, mais ce n'était pas chose aisée. La patience n'était pas spécialement ton fort non plus. Tu étais complètement perdu, tu ne savais pas si tu étais toujours à Tokyo. Avais-tu été enlevé ? Nan … Qui oserait faire une chose pareille ? Surtout avec toi quoi. Ta cousine n'irait certainement pas aussi loin pour une blague, elle n'aurait pas réussi à tenir si longtemps, tu la connaissais. Alors t'étais où exactement ?

Musique d'ambiance:

Le petit village était vraiment animé ce jour-là, c’était aussi la première fois qu’Umeko s’arrêtait à une fête de la sorte. C’était impressionnant, tous ces stands qui vendaient diverses choses, de la nourriture, des masques, des boissons…
Frappant la curiosité de la jeune femme elle s’attarda un peu sur les masques, quelle drôle d’ironie, ces humains qui souvent haïssent les Yokai et qui vêtissent des masques à leur effigie. Umeko n’arrivait pas à se figurer si c’était pour se moquer ou pour dédiaboliser ce peuple dans l’optique d'avoir moins peur.

Elle détourna finalement son attention ailleurs, il y avait autre chose à voir après tout, comme ce stand de boisson qui lui tendait les bras !
S’en approchant elle remarqua le regard méfiant de l’homme tenant l’endroit, mais Umeko ne se laisserait pas abattre, elle s’approcha avec un doux sourire, montrant qu’elle n’était pas là pour faire du mal, sortit quelques pièces de sa poche et les posa devant l’homme.

« Hum… Puis-je avoir un verre s’il vous plaît ? Oh… Pardon, bonjour monsieur. »

Elle paniquait toujours légèrement quand il fallait parler à un humain, essayant toujours de ne pas être menaçante, elle en oubliait toute politesse, toujours un peu maladroite.

Le regard de l’homme en disait long sur cet échange inexistant, il lui tendit son verre sans mot dire et elle le but d’une traite toujours gênée avant de s’enfuir du stand un peu déçue.
Jamais elle n’arriverait à faire passer qu’elle ne veut pas faire trop de mal.

Continuant son exploration elle regardait les adorables petites baraques, puis les stands de nourriture qui l’appelaient depuis le début, elle avait presque oublié qu’elle avait faim. Elle finit par acheter quelques brochettes qu’elle dévora en déambulant de plus en plus détendue.
Les gens étaient tellement pris dans leurs activités qu’ils ne faisaient pas forcément attention à sa présence, un sourire se dessinait sur le visage de la jeune femme quand soudainement une petite demoiselle lui rentra dedans. Elle n’était pas bien grande et brune, elle avait aussi laissé tomber son masque.
Umeko ne put s’empêcher de la trouver adorable, elle s’excusait avec gentillesse.

« Oh, je vais bien, merci, et vous ? Vous ne vous êtes pas fait mal ?
Elle paniquait toujours légèrement quand il fallait parler à un humain, essayant toujours de ne pas être menaçante, elle en oubliait toute politesse, toujours un peu maladroite. »

Umeko se baissa et ramassa le masque qui était tombé, la faisant sourire, un masque de Renard, quelle drôle de coïncidence. Elle le tendit à la jeune femme à nouveau après l’avoir légèrement épousseté pour qu’il ne soit pas tâché.

« C’est à vous, je crois ! Il n’est pas abîmé heureusement. »

Ouf… Deux interactions sans paniquer, étonnant, la jeune femme en face d’elle semblait tellement gentille qu’Umeko n’était même pas stressée de parler.

Tu restais figé, assis sur les bords en bois du puits. Tu ne comprenais absolument pas ce qu’il se passait, et cela se reflétait par un état végétatif, comme si tu étais inconscient. Tu haussais soudainement les sourcils comme si une idée de génie venait d’effleurer ton esprit ; tu attrapais ton téléphone et regardais l’écran tout en désactivant le flash que tu avais laissé allumé. La constatation n’était pas moins stressante ; pas de réseau, ni même d’Internet. Impossible de joindre Isuzu ou le sanctuaire des Higurashi donc. C’était quoi ce bordel à la fin. Tu osais marcher un peu, peut-être qu’en faisant le tour du puits, tu trouverais quelque chose. Tu ne savais quoi en réalité, mais rester sans bouger t’angoissait. Tu préférais bouger et réfléchir en même temps, au moins, tu avais la fausse impression d’agir. Tu essayais de mettre ton cellulaire dans les airs, manie débile des humains dépendants de technologie pour essayer de trouver un réseau, synonyme de satellite dans le ciel. Mais rien. Tu gardais le petit appareil à présent inutile à la main alors que tu te penchais au-dessus du vide, ce trou noir et effrayant dans le puits.

Tu ne voyais même pas le fond. Ce n’était pas étonnant, étant donné que la nuit était bien tombée sur l’endroit inconnu dans lequel tu te trouvais. T’allumais une nouvelle fois ton flash pour faire de la lumière, mais tout ce que tu voyais représentait quelques ombres çà et là. Tu n’avais donc rien imaginé. “OK OK, réfléchis Ken. T’étais dans le sanctuaire, tu te sentais pas bien, tu cherchais Isuzu mais tu t’es perdu …” Tu réfléchissais intensément à ce que tu avais pu faire, comment tu avais atterri dans cet endroit étrange et inconnu. Après les événements que tu venais de lister à voix haute, c’était le néant. Comme une bande vidéo coupée brusquement. Tu essayais de calmer ton stress, tu n’aimais pas ne pas savoir, être dans les choux, ne rien comprendre. Mais tu fus vite tiré de cet état de questionnement, lorsqu’un bruit attire ton attention.

Tu reculais de quelques pas lorsqu’une “personne” se posait devant toi, pas très loin. Tu ne savais pas d’où il sortait, juste qu’il venait d’atterrir. Il volait ? Tu regardais alors dans le ciel pour savoir s’il y avait des fils cachés, comme au cinéma, mais … Tu ne voyais rien, et la nuit n'aidait pas non plus. Par précaution, tu affichais une posture défensive, prêt à attaquer cet(te) inconnu(e) dont tu ne connaissais pas du tout l’identité. Homme ou femme, tu n’en étais même pas sûr. Juste en l’observant, il y avait des éléments étranges. Des cheveux verts, si longs qu’ils touchaient sûrement ses pieds, un kimono rosé aux imprimés plus destinés à la gente féminine qu’aux hommes, des yeux vairons aux couleurs anormales et putain, il volait deux minutes avant. C’était quoi encore ce bordel ?

Vu que tu comprenais ce qu’il te disait, tu te disais qu’il parlait sûrement japonais, mais tu doutais qu’il soit vraiment natif de ce pays vu son … Allure. Un détail dans son discours avait fait tilt d’un coup. “Le festival ? Celui des Lanternes ?” Voilà un élément qui te parlait. Tu décidais de garder cette distance de sécurité, tout en lui mettant le flash de ton portable dans la figure. Après tout, l’éblouir était le meilleur moyen de l’empêcher d'approcher. Tu étais méfiant, et c’était peu dire. Tu espérais sincèrement qu’il puisse te répondre, parce que tu nageais en plein délire actuellement. Si le Festival des Lanternes était le même que celui que tu avais vu un peu plus tôt dans la journée, alors tu serais sûrement capable de trouver une réponse, et dans le meilleur des cas, le chemin du retour et Isuzu. Elle devait probablement s’inquiéter de ton absence, elle qui tenait à toi comme une mère à son enfant … Tu l’imaginais alors en panique, en train de demander à toutes les personnes présentes s’ils n’avaient pas vu un blond, les cheveux en pétard et un air d’éternel insatisfait collé au visage. Du nerf, tu allais bientôt rentrer. C’était sûr. Il le fallait.

Musique d'ambiance:

La gentillesse de la jeune femme en face était impressionnante, faisant naturellement sourire Umeko. Elle semblait aussi très optimiste, quand elle rendit le masque à la brune elle fut rassuré, tout allait bien, rien n’était bizarre. Son acte n’avait pas été mal interprété.

C’était surprenant pour la renarde de parler à quelqu’un aussi naturellement, voir que la demoiselle face à elle continuait la discussion lui fit chaud au cœur, ça donnait de l’espoir, peut-être que ce genre d’action serait plus fréquente maintenant que le monde s’était calmé.

« Peut-être que je pourrai vous aider à rechercher cette personne ? Vous avez l’air de tenir à lui, ce serait dommage de le perdre dans cette foule !
À quoi ressemble cette personne dites-moi ? »


Forcément, ce ne serait pas tâche aisée que de retrouver quelqu’un dans ce festival mais chercher ne serait pas une perte de temps, la brune avait l’air vraiment déçue d’avoir perdu la personne qui l’accompagnait, perdre quelqu’un était toujours effrayant, même si ce n’était que temporaire.

Umeko regardait autour d’elles, il y avait vraiment beaucoup de monde et elle ne savait absolument pas à quoi ressemblait la personne qu’elle devait chercher, mais ça ne coûtait rien de regarder avant d’avoir une description, si elle apercevait quelqu’un qui semblait chercher une autre personne, ce serait peut-être la bonne !

Elle fut prise de court alors qu’elle scrutait la foule par l’autre femme qui prenait la parole à nouveau, Umeko se sentit rassurée, elle avait peur que la conversation s’arrête sur un vide ainsi, elle qui était si heureuse de discuter normalement avec quelqu’un.


« Oh… C’est une très jolie fête, je n’avais jamais exploré le village avant, mais c’est vraiment charmant comme endroit. Je n’ai pu explorer que le principal. Mais je serai ravie de vous tenir compagnie ! Et puis j’ai entendu dire qu’il y avait un arbre où les gens allaient faire leurs vœux, je comptais me rendre là-bas plus tard.
Peut-être que la personne que vous cherchez y sera aussi, ça m’a semblé être la raison principale de la présence de beaucoup de gens ici. Je vous suis avec plaisir en tout cas. »

Elle se retint de parler plus, elle devenait beaucoup trop bavarde d’un coup, elle avait peur de gêner la jeune brune avec ses éternelles élucubrations et ce n’était pas du tout ce qu’elle voulait.
Peut-être devrait-elle se présenter, ce serait sûrement plus poli si elles continuaient de discuter. Peut-être ? Sûrement ? Elle ne serait pas bizarre si elle donnait son nom ?
Qu’avait-elle à perdre de toute manière…

« Enchantée d’ailleurs, je me nomme Umeko ! »

Clair, concis, parfait !

Hors de question de te laisser approcher par cet individu. Tu ne le connaissais ni d’Adam ni d’Eve, en plus, tu ne savais même pas où tu étais. Alors oui, tu étais clairement perdu, et dans tous les sens du terme. S’il avançait ne serait-ce qu’une main trop près de toi, tu le retournerais directement sur le sol. Après tout, tu étais sportif, et tu pratiquais le sport de combat depuis quelques années maintenant. Il parlait visiblement du puits dans lequel tu venais de sortir, dans lequel tu regardais il y a deux minutes, et il te demandait si tu vivais dedans, si c’était ton repère. Mais quoi ? “Nan !” Tu fronçais encore plus les sourcils, surpris de ses questions. Lui, il te parlait comme si tu étais son ami de toujours, si facilement, si naturellement. Tu avais envie de sauter dans ce puits, et de voir ce qu’il se passerait.

“Hanyô ? Quest-ce que-” Tu n’avais pas eu l’intention de prétendre être aimable dès le début, mais tout ce qu’il te sortait, te donnait le sentiment d’être totalement ignorant, et tu détestais ça. Profondément. Par conséquent, tu étais mal à l’aise, et encore plus énervé que naturellement. Tu n’arrivais même plus à réfléchir correctement avec les événements récents, tu voulais juste fermer les yeux et te réveiller dans ton lit. Au pire des cas, au sanctuaire des Higurashi. Tu essayais de garder une respiration calme comme on te l’avait appris au Jujitsu bien que ça ne soit pas chose aisée.

Vint ensuite le moment où tu l’aveuglais pour l’éloigner de toi. Et immédiatement, des chaînes apparurent devant tes yeux ébahis. Tu reculais rapidement de quelques pas, tellement précipitamment que tes fesses rencontrèrent le bord du puits. Tu te rattrapais comme tu pouvais pour ne pas tomber à la renverse dans le trou noir rempli d’os, et te laissais finalement glisser sur le sol. Tu regardais avec stupéfaction le barrage métallique devant toi, c’était impossible. D’où ça sortait ? “Putain de merde, c’est quoi ça ? ” Tu avais perdu toute ton énergie d’un coup, assis sur le sol, le dos collé contre le bois sec du puits, tu voulais te lever, courir, aller ailleurs, mais tu en étais incapable. Tu regardais avec une attention toute particulière ce mur de chaînes devant toi, et restais ébahi. Effrayé oui, en un sens, parce que tu ne comprenais pas comment c’était possible.

“Je …” Tu le voyais ouvrir la barrière comme s’il ne s’agissait que d’un rideau de perles. Il pensait que tu voulais le dépouiller. Oui bien sûr, le voler avec quoi ? La simple force de ton esprit ? Tu n’étais même pas sûr que ce dernier soit encore là, à l’intérieur de toi, il avait dû prendre la poudre d’escampette en arrivant dans ce foutu monde que tu ne connaissais pas. Tu prenais le temps d’éteindre le flash de ton téléphone pour économiser la batterie, les doigts tremblant. Tu ne savais pas ce qui allait se passer de toute manière, mais peut-être que ça pourrait être utile malgré l’absence de réseau et d’Internet. Tu prenais une immense inspiration avant de décider de te dire que tu ne gagnais rien à paniquer. Qu’il était plus utile de changer de tactique. “Je ne suis pas amnésique … Mais j’sais pas où j’suis. T’es quoi au juste ? ”

Tu osais le regarder sans bouger, sans esquisser le moindre geste. Tu baissais les armes et ta défense, ça ne servait à rien. Si les chaînes devant toi étaient une sorte de pouvoir, alors il irait percer ton corps de nombreux trous avant que tu n’aies le temps de dire “merde”. Autant essayer d’avoir des informations avant de mourir, sur le moment, ça pouvait être utile. Éventuellement. “C’est quoi un “Hanyô” ? ”

Musique d'ambiance: